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Faire du feu en survie : le guide ultime

Adepte de survie ou de bushcraft, vous savez que la création d’un feu et sa gestion sont parmi les tâches les plus importantes de l’expérience. Cela nécessite de trouver un emplacement propice à son développement ainsi qu’un combustible le plus sec possible. Enfin, vous devrez posséder un outil capable de générer des étincelles chaudes, comme le firesteel ou un briquet. Savoir faire un feu sans allumettes et essence n’est pas inné et doit donc être appris avec patience. Pour tout connaitre de cet art plurimillénaire, vous êtes au bon endroit !

Données de base avant d’allumer un feu

Dans le cas de la survie comme du bushcraft, vous devez surveiller deux paramètres avant de vous lancer dans l’allumage du feu en lui-même : trouver le site pour faire le feu et veiller à ne pas augmenter le danger autour de vous.

Trouver l’emplacement idéal

Vous l’imaginez, allumer un feu demande avant tout de dénicher l’emplacement qui favorisera son départ et son développement. Pour plus de praticité, cet emplacement devra se trouver assez proche de votre campement pour éviter d’allonger les distances inutilement, mais aussi assez loin de votre abri. Faites votre feu près du sol et à l’abri du vent afin de favoriser le départ des flammes.

Éviter le danger

Un feu mal maitrisé pourrait mettre en danger votre abri, votre campement et même votre vie. Avec un coup de vent violent, les braises peuvent s’envoler et mettre le feu à vos affaires personnelles ou à votre environnement immédiat. Délimitez donc la zone du foyer avec des pierres (voir figure 1, ci-dessous) puis débarrassez ses contours extérieurs des potentiels combustibles : feuilles mortes, brindilles, etc. Pour plus de sécurité, gardez de l’eau à proximité afin de l’éteindre si vous en perdez le contrôle et n’ajoutez jamais d’essence !

Figure 1 : foyer entouré d’un cercle de pierres pour limiter la propagation du feu

Quelques outils pratiques pour allumer un feu

Maintenant que vous avez trouvé l’emplacement idéal de votre futur feu, il va vous falloir l’outil qui créera les étincelles ou les flammes pour le démarrer. Nous allons prendre en compte toutes les possibilités afin que vous soyez capable d’allumer un feu en toutes circonstances.

Le briquet ou zippo

Dans un contexte de survie, le fait d’avoir sur vous un briquet ou un zippo pourra effectivement changer la donne. Il vous suffira de tourner la mollette supérieure avec votre pouce pour créer une flamme et mettre le feu à votre combustible. Pour une nuit ou quelques heures, ces deux outils feront l’affaire. Mais ils n’ont pas une durée de vie équivalente à plusieurs milliers d’utilisations et peuvent alors vous planter à tout moment. Dans un contexte de bushcraft ou de survie à plus long terme, oubliez le briquet et le zippo !

Les allumettes

Les allumettes, constituées d’une extrémité colorée composée de soufre, sont excellentes pour allumer un barbecue ou vos plaques au gaz lorsque vous êtes chez vous. Une boîte d’allumettes a même parfois une durée supérieure à un simple briquet. Mais ce système a ses failles : les allumettes supportent très mal le vent et surtout l’humidité. Laissez votre boîte d’allumettes sur le sol en pleine forêt durant une seule nuit et vous pourrez les jeter le lendemain matin ! Le bois qui les compose absorbe l’humidité ambiante et rend cet outil inutilisable en pleine nature.

Le firesteel ou pierre à feu

Connaissez-vous le firesteel, appelée aussi la pierre à feu ? Si non, vous pouvez aller jeter un œil à notre guide complet du firesteel ! Cet outil fait d’ailleurs partie du matériel indispensable du bushcraft au même titre que votre couteau de survie ou la lampe frontale. Capable d’allumer entre 8000 et 18000 feux, la pierre à feu sera votre allume feu le plus adapté aux conditions de la survie en forêt ou en montagne. Il ne craint pas l’humidité ni le vent et est donc alors capable d’allumer votre combustible humide !

Connaissez-vous le firesteel, appelée aussi la pierre à feu ? Capable d’allumer entre 8000 et 18000 feux, la pierre à feu sera votre allume feu le plus adapté aux conditions de la survie en forêt.

Le briquet préhistorique

Si vous êtes un pratiquant du bushcraft traditionnel, vous connaissez certainement le briquet préhistorique ? Il ne s’agit pas d’un outil, contrairement à ce que semble indiquer son surnom, mais plutôt d’un savoir-faire très ancien qui permet d’allumer un feu facilement. Il se compose de trois instruments (voir figure 2 ci-dessous) : une pierre de marcassite ou de pyrite, de fibres d’amadou et d’un silex ou d’un couteau de survie.

Figure 2 : matériel du briquet préhistorique (de gauche à droite : marcassite, fibres d’amadou et silex)

Si vous ne trouvez pas de silex, sachez que le plat de votre couteau de survie fera parfaitement l’affaire ! Quand à la marcassite ou la pyrite, ces deux roches se retrouvent naturellement dans plusieurs lieux de France, comme les plages du Pas-de-Calais ou en Champagne. Elles peuvent aussi être achetées dans les commerces de minéraux ou de roches (voir figure 3 ci-dessous).

Figure 3 : les marcassites se retrouvent souvent sous la forme de sphères / Crédit : Cyrilpoe

Après le percuteur (silex ou couteau) et la roche composée de sulfure de fer (marcassite ou pyrite), il vous faut le combustible. Il se trouve que les fibres d’un champignon très courant dans les forêts françaises sont extrêmement inflammables. Les fibres de l’amadou étaient d’ailleurs déjà utilisées comme combustible durant la Préhistoire ! Vous avez certainement déjà aperçu des champignons en forme de soucoupe sur le tronc d’un arbre (voir figure 4 ci-après) lorsque vous vous promeniez ? C’est l’amadou !

Figure 3 : les marcassites se retrouvent souvent sous la forme de sphères

Pour faire votre feu avec le briquet préhistorique, il vous suffit de rassembler les fibres d’amadou en petit tas, comme avec le firesteel. Puis, prenez la marcassite dans la main gauche et venez la placer à 45° au-dessus du combustible. Saisissez ensuite le silex ou le couteau de votre main droite et venez percuter la marcassite. Cela créera des étincelles chaudes qui doivent être dirigées vers les fibres de l’amadou. En quelques secondes, de la fumée apparait. Soufflez dessus pour élever la température et transformer la fumée en feu. Ajoutez ensuite des brindilles ou votre bois pour faire vivre votre feu !

La quête du meilleur combustible

Lorsque vous avez votre emplacement du futur foyer et que vous savez déjà avec quelle méthode vous l’allumerez, il ne vous reste plus qu’à trouver du combustible et à préparer votre feu. Heureusement, dans la forêt comme à la montagne, vous trouverez du petit bois ou des feuilles séchées qui brûleront facilement.

Les différentes essences de bois

Toutes les essences de bois ne brûlent pas de la même manière ni à la même vitesse et ont encore moins le même pouvoir calorifique. Bien sûr, pour la survie, il vaut mieux faire feu de tout bois, comme le dit si bien l’adage. Mais si vous avez le temps et les connaissances requises, vous pouvez adapter l’essence en fonction du type de feu que vous souhaitez obtenir.

Figure 5 : qualités et défauts des essences de bois pour le feu / Crédit : lotharingiesurvivalisme

Comme vous pouvez le voir sur le tableau de la figure 5, le sapin, le pin ou le chêne possèdent des combustions lentes, ce qui est un énorme avantage pour la survie. De plus, ce sont des essences disponibles pratiquement partout en France. Ces arbres sont difficiles à fendre mais votre hache de survie et votre scie manuelle pourront montrer toute leur utilité dans ces conditions. Pour plus de facilité, vous pouvez rechercher en priorité des arbres morts, ce qui a deux avantages :

  • Le bois sera plus sec que ramassé par terre
  • Il est beaucoup plus facile à couper et à fendre

Feuilles mortes et herbes sèches

Mis à part le bois sec et les brindilles, d’autres produits de la nature peuvent être utilisés comme combustible : il s’agit des feuilles mortes et des herbes sèches. Les feuilles mortes se retrouvent en abondance en forêt et peuvent être séchées très rapidement, même si elles sont humides lorsque vous les ramassez. Les herbes sèches sont très nombreuses en été et, ce, dans toutes les régions de France. Elles sont au bord des chemins dans les zones les plus ensoleillées. Pour les utiliser, tressez-les en forme de panier ou de nid d’oiseau. Cela facilitera le départ du feu.

Allumer un feu en fonction de vos besoins

Créer un feu sans l’utiliser dans un but précis serait une perte de temps et d’énergie. Il peut vous permettre de faire la cuisine, faire bouillir de l’eau, mais aussi vous aider à vous réchauffer lors des nuits froides. Il peut aussi vous sauver la vie en vous permettant d’envoyer des signaux de fumée afin que les secours vous retrouvent. Pour mener à bien ces opérations, il vous faudra créer des foyers différents.

Le feu pour cuisiner en survie

Le meilleur type de feu pour faire la cuisine est celle qui est appelée « le feu polynésien ». Celui-ci consiste à creuser un trou qui servira de foyer pour le combustible, tout en gardant une arrivée d’air afin d’alimenter le feu (voir figure 6).

Figure 6 : coupe d’un feu polynésien

Le feu polynésien se construit en 4 étapes :

  • Creusez un trou conique dans le sol d’une profondeur de 40 cm environ
  • Tapissez le fond de petit bois puis allumez le feu
  • Faites monter le feu en l’alimentant jusqu’à approcher de la surface
  • Tapissez les bords internes du trou de bouts de bois puis placez votre fait-tout sur le dessus

Survie : un feu pour se réchauffer

Ici, la problématique est très différente. Vous ne souhaitez plus vous nourrir ou faire bouillir de l’eau mais survivre en créant de la chaleur. Pour cela, le tableau de la figure 5, que vous pouvez retrouver plus haut, vous aidera à sélectionner les meilleures essences de bois. Des arbres comme le bouleau, le hêtre et le chêne produisent une chaleur intense lors de leur combustion : c’est le pouvoir calorifique (voir figure 7).

Figure 7 : pouvoir calorifique de diverses essences de bois (calories par kilogramme) / Crédit : AMR

Après avoir trouvé les essences qui serviront de combustible, il faut choisir quel type de feu il vous faudra préparer. Le mieux, dans ces conditions, est de construire une structure en bucher, comme sur la figure 8.

Figure 8 : exemple de structure en bucher

Le principe du bucher est simple : produire de la chaleur à l’aide de grandes flammes. Placez un combustible sous ce bucher, comme les fibres d’amadou ou des herbes sèches, puis allumez le feu avec l’outil de votre choix. Entretenez les flammes jusqu’à ce que le bucher s’enflamme complètement. Laissez le brûler et placez-vous à quelques mètres afin de vous réchauffer. Notez que ce système permet aussi de sécher des vêtements, des brindilles ou du bois !

Envoyer des signaux de fumée en survie

Pour envoyer des signaux de fumée, vous devrez utiliser du bois qui en produise beaucoup naturellement. Pour cela, je vous renvoie encore une fois au tableau de la figure 5 ! On peut voir, dessus, que le pin, le sapin vert et le bouleau produisent beaucoup de fumée durant leur combustion. C’est une aubaine pour faire acte de votre présence aux secours qui sont à votre recherche. Pour cela, il vous suffit de préparer un feu en forme de tipi, comme sur la figure 9.

Figure 9 : feu en forme de tipi, le plus courant

N’hésitez pas à utiliser le cercle de pierres pour caler les bâtons de bois verticaux. Au centre, vous mettrez le combustible de départ : sciures de bois, fibres d’amadou, etc. Il vous suffit ensuite d’allumer le feu avec l’outil de votre choix et de le laisser consumer chaque bout de bois afin de produire la fumée.

Conclusion

Avant d’allumer un feu en survie comme lors d’une expérience de bushcraft, vous devrez trouver l’emplacement idéal. Un lieu bien ventilé mais à l’abri des vents dominants et éloigné de l’humidité. Il vous faudra aussi veiller à la non propagation du feu dans l’environnement immédiat. Vous devrez amasser du combustible sec : herbes, feuilles mortes et petit bois et surtout adapté à vos besoins. En effet, allumer un feu pour faire la cuisine ne se fera pas de la même manière que pour vous réchauffer ou envoyer des signaux de fumée. L’essence de l’arbre, le type de structure de feu et le pouvoir calorifique de chaque essence seront également des points que vous devrez maitriser afin d’être capable de faire du feu en survie. Prêt à relever le défi ?

La FAQ du feu en survie

🔥Comment faire un feu à l'extérieur ?

Pour maintenir un feu à l'extérieur, commencez par ajouter du bon liant, comme feuilles sèches, et du bois d'allumage, comme des brindilles séchées ou de minces morceaux de bois. Ensuite, ajoutez du bois de plus en plus gros pour que le feu dure. De plus, assurez-vous que votre feu soit suffisamment ventilé pour éviter qu'il étouffe.

🔥Comment allumer un feu avec du bois uniquement ?

Le frottement du bois transformera le point de friction en braise chaude. Transférez rapidement la braise chaude dans votre fagot de liant et soufflez (cela enflamme votre fagot de liant). Prenez le bois d'allumage et utilisez le fagot de liant qui brûle pour l'enflammer. Continuez à ajouter des branches plus grosses et sèches pour créer un feu durable.

🔥Comment allumer un feu avec du bois humide ?

Utilisez un couteau/une hache bien aiguisé(e) pour enlever autant d'écorce et de bois humide que possible. Si vous pouvez utiliser une hachette pour fendre de plus gros morceaux de bois en bois d'allumage, cela exposera les couches intérieures plus sèches. Allumez un petit feu en utilisant le bois d'allumage dépouillé. Utilisez le foyer pour chauffer et sécher les plus gros morceaux.

🔥Quel est le meilleur bois pour le feu par friction ?

L'utilisation de bois tendre fonctionne très bien. Le pin blanc est souvent évoqué comme meilleur combustible pour le feu par friction mais d'autres types de pin sont également couramment utilisés lorsqu'ils sont disponibles. S'il n'y a pas de pins dans les environs, d'autres bois tendres sont également adaptés.

Aurélien Malherbe
Aurélien Malherbe

Bonjour ! Je suis Aurélien, votre guide numérique dans le vaste monde du voyage et de la découverte. Diplômé en archéologie, j'ai troqué les pinceaux et les truelles contre la plume et le clavier en devenant rédacteur web en juillet 2018. Ma passion ? Fouiller, explorer et déterrer non pas des artefacts anciens, mais des récits captivants, des conseils pratiques et des expériences inédites pour enrichir vos aventures.

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